Œufs : les superstars méconnues de votre assiette !
L’histoire raconte que Dante Alighieri était habitué à s’asseoir sur un rocher près de la cathédrale de Florence. Un jour, alors qu’il réfléchissait et peut-être songeait à sa bien-aimée, un concitoyen le vit pensif et, voulant le taquiner, lui demanda:
« Quelle est la meilleure chose au monde ?
-L’œuf! » répondit Dante sans hésiter. (Continue)
Depuis l’antiquité, l’œuf est connu pour sa saveur agréable ainsi que pour ses vertus. Les Égyptiens déjà en faisaient une large consommation et son utilisation s’est accrue au fil des siècles.
La tradition de s’offrir des œufs décorés au printemps témoigne d’anciennes pratiques. Bien avant la naissance des religions modernes, existait la coutume de s’offrir des œufs en signe de bon augure.
Quels nutriments apportent les œufs ?
Les œufs sont une source alimentaire très précieuse. Ils contiennent de nombreux nutriments nécessaires à la vie : une grande quantité de protéines faciles à assimiler, peu de glucides, différentes sortes de lipides, dont des phospholipides, du glycérol et des glycolipides, des vitamines utiles au bon fonctionnement du corps et de nombreux minéraux.
Contrairement à d’autres aliments, dans l’œuf se trouve également de la vitamine D directement utilisable. Celle-ci permet à l’organisme d’assimiler le calcium et le phosphore, et participe à de nombreuses fonctions physiologiques qui nous protègent des maladies. L’être humain synthétise cette vitamine à partir d’une composante du cholestérol associée à l’exposition aux rayons UVB du soleil. Cela veut dire que pour combler une carence en vitamine D, et pour le soin de nombreuses maladies, l’œuf est un aliment utile, car il fournit en même temps du cholestérol et de la vitamine D déjà prête à être utilisée par l’organisme.
Bénéfices de la vitamine D
- Améliore l’assimilation du calcium
- Aide à la croissance et fortifie les os
- Régule la croissance et la prolifération des cellules
- Freine la dégénérescence des cellules (cancers)
- Apporte du tonus et accélère la récupération musculaire
- Renforce le système immunitaire
- Freine le diabète
- Prévient et soigne les problèmes articulaires
- Facilite la guérison des cancers et des maladies auto-immunes
Dans l’œuf, on trouve aussi de la lécithine, une substance qui aide à l’évacuation du cholestérol déjà utilisé par l’organisme et de la choline, un nutriment important pour le développement et le maintien en bonne santé du cerveau à tous les âges, de la période fœtale jusqu’à un âge avancé.
Grâce à cette richesse extraordinaire, l’œuf apporte tout de suite la sensation de satiété, car il satisfait les besoins du corps en substances nutritives pour vivre en bonne santé. Lorsque nous consommons des aliments qui ne contiennent pas ces nutriments en quantité adéquate, l’organisme continue à nous envoyer des signaux de faim, même quand l’estomac est plein. Il faut donc privilégier la qualité plus que la quantité des aliments que nous ingérons.
Quelques mots à propos du cholestérol
L’œuf contient également une quantité considérable de cholestérol. Lorsque nous consommons trop d’œufs en plus d’autres aliments riches en cholestérol, notre organisme diminue sa propre production de cholestérol, en s’autorégulant, pour que la quantité de cholestérol totale présente ne soit pas excessive. Néanmoins, si nous continuons à consommer des aliments riches en cholestérol à des doses élevées, celui-ci ira perturber profondément toutes nos fonctions vitales.
En effet, le cholestérol joue un rôle indispensable dans la régulation de la perméabilité des cellules de tous les tissus qui nous constituent ainsi que dans l’assimilation des protéines. Un excédent de cholestérol empêche les cellules de fonctionner normalement, en affaiblissant les tissus et en provoquant des dysfonctionnements dans les différents organes.
Il est donc bénéfique de consommer en moyenne 4 œufs par semaine, mais cette indication doit être adaptée à la situation de chacun d’entre nous. Dans tous les cas, il est utile de faire attention à ne pas exagérer la consommation de cet aliment, tout comme à ne pas se priver de son précieux contenu.
Quel œuf choisir ?
Qu’il s’agisse d’œuf de poule, de cane, de caille, d’oie ou d’autruche, les œufs sont à consommer frais, soit dans les 28 jours après la ponte. Les œufs conservent leurs qualités lorsqu’ils sont maintenus à une température constante, soit, en dessous de 24°C. Il est important d’éviter les écarts de température qui peuvent provoquer le développement de microorganismes pathogènes.
Il est important de ne pas laver les œufs, car on enlèverait ainsi leur protection naturelle contre les microorganismes pathogènes en augmentant la perméabilité de la coquille. Pour la même raison, évitons dans tous les cas la consommation d’œufs fêlés. Les œufs dont la coquille est brisée sont à jeter et ne sont pas même bons à donner à nos animaux.
Dans les élevages industriels, les coqs sont généralement absents et les œufs ne sont pas fécondés, alors qu’ils peuvent être consommés fécondés ou non.
Les pollutions qu’on trouve dans les œufs
Dans les gros élevages industriels, les poules sont élevées dans des espaces étroits, et nourries avec des céréales parfois traitées et de l’eau non filtrée. Cela explique que dans les œufs on puisse trouver diverses contaminations dont celles dues aux métaux lourds comme le mercure, le plomb, le cadmium, l’arsenic et beaucoup d’autres. Parfois, on relève la présence de molécules chimiques en provenance des traitements phytosanitaires effectués sur les céréales ou bien des médicaments administrés aux poules.
Dans les œufs se trouvent également d’autres produits chimiques toxiques dérivés des matériaux de construction des bâtiments d’élevage et aussi des diverses pollutions présentes dans l’air ou dans l’eau. Après les accidents et les expériences nucléaires ont été retrouvés des œufs contenant des substances radioactives, dont de l’iode et du césium.
Des œufs aux ovoproduits
Même sur les œufs, comme sur la plupart des produits destinés à l’alimentation, l’être humain a trouvé comment spéculer sans respecter ce que la nature a créé. Les poules produisent généralement des œufs plus petits que ceux que nous avons l’habitude d’acheter et nous les offrent presque toute l’année, mais en quantité plus généreuse pendant les six mois courant du printemps à l’automne.
Afin d’augmenter les rendements, les éleveurs n’hésitent pas à ajouter dans l’alimentation des poules des substances chimiques qui permettent d’accroître le volume de l’œuf. L’utilisation de lampes électriques, tenues allumées pendant l’hiver et aussi durant la nuit, trompe les poules sur la durée du jour afin de les inciter à produire plus d’œufs. De cette façon, on réduit inévitablement la durée et la qualité de vie des poules.
Pour tirer encore plus d’avantages du commerce des œufs, l’homme a inventé les ovoproduits, c’est-à-dire des « produits transformés résultant de la transformation d’œufs ou de leurs différents composants ou mélanges ou d’une nouvelle transformation de ces produits transformés », selon le Règlement CE n.853/2004 du Parlement Européen, annexe 1, point 7.3.
Que reste t-il de l’œuf naturel derrière ce jeu de mots ? Bien peu ou rien. En effet, les ovoproduits sont le résultat de processus artificiels de transformation du jaune, de l’albumine (le blanc) ou du mélange des deux, dérivés d’œufs qui n’ont pas seulement été écalés, mais aussi pasteurisés, congelés, séchés, coagulés et cristallisés, avec l’ajout de substances artificielles.
Les ovoproduits sont désormais présents dans la plupart des aliments industriels qui arrivent sur notre table, à la maison, comme au restaurant : on en retrouve spécialement dans les plats cuisinés, dans les assaisonnements et dans les produits sucrés, aliments consommés quotidiennement par la plupart d’entre nous.
Lorsqu’ils sont ajoutés aux œufs que nous décidons de manger en toute conscience, ils produisent une saturation de certaines substances dans le corps et déclenchent des intolérances alimentaires autant que de véritables allergies. Réduire ou éliminer la consommation d’œufs frais entiers n’est jamais la solution à ce type de réaction de l’organisme. Nous ferons plutôt attention à éliminer toutes les préparations industrielles et à préférer les produits frais, purs et simples.
Un vrai casse-tête
Souvent, nous nous perdons dans les méandres de notre cerveau pour chercher des solutions aux divers symptômes de l’organisme. On sait désormais que toutes les substances chimiques présentes dans l’alimentation provoquent des dommages et conduisent tôt ou tard à la maladie. Plutôt que de nous enseigner à résoudre les causes de ces problèmes, « les experts » des secteurs sanitaire et alimentaire trouvent des moyens de nous faire continuer à consommer les mêmes aliments tout en rendant supportables les symptômes des dommages qu’ils nous causent.
Les recherches sont coûteuses et se concluent très souvent par la prospérité des laboratoires pharmaceutiques qui ne considèrent pas le vrai problème, tandis que ceux qui produisent des médicaments palliatifs continuent à s’enrichir en jouant avec notre santé.
Leur stratégie fonctionne d’autant plus que nous leur permettons de continuer leur jeu. À partir du moment où notre choix s’orientera vers les aliments sains, naturels, purs et simples, les industries et les laboratoires perdront leurs intérêts et nous aurons redécouvert que la vie en pleine forme est possible. Se préparer des repas avec des ingrédients sains et naturels, sans substance chimique, est un changement de main qu’il ne tient qu’à nous d’opérer.
Avec un terrain et un abri en matériaux naturels, on peut facilement élever des poules et d’autres volailles afin d’avoir des œufs et de la viande fraîche sans produit chimique. C’est une façon d’obtenir des protéines de qualité à faible coût et de façon régulière, au moins pendant la moitié de l’année. Prendre soin d’animaux destinés à l’alimentation est une expérience très intéressante à vivre seuls ou en famille. C’est une occasion de plus pour renouer le contact avec la nature.
Pourquoi nous sommes plus vulnérables aux maladies
Lorsque nous consommons régulièrement des produits qui contiennent des substances chimiques, celles-ci vont endommager les fonctions physiologiques, comme nous l’avons déjà vu à plusieurs reprises. Une des conséquences de cette habitude alimentaire est un affaiblissement du système immunitaire. Il en résulte qu’en présence de microorganismes pathogènes, le corps n’est plus capable de se défendre et il tombe malade plus facilement.
C’est ainsi que chaque année nous sommes atteints de rhumes et de grippes qui nous paraissent de plus en plus tenaces et difficiles à combattre, alors que nous sommes d’année en année plus fragiles. Ce n’est pas une question d’âge et les enfants nous le démontrent. En effet, ils sont toujours plus nombreux à souffrir de beaucoup de maladies qui étaient auparavant presque inexistantes.
Même pour une petite blessure, nous nous inquiétons tout de suite en allant chercher du désinfectant et d’autres produits pour la nettoyer. Cela nous indique un affaiblissement général du système immunitaire qui a perdu la capacité de se défendre et de nous protéger de la présence éventuelle de formes pathogènes. Remontons encore une fois aux vraies causes, reconsidérons nos modes de vie afin de retourner à une alimentation pure et simple, tout comme à une vie plus naturelle et plus saine.
Une année s’écoula, alors que Florence était secouée par une vie politique tumultueuse. Elle guerroyait, divisée en deux factions : d’un côté les Cerchi et de l’autre les Donati, soutenus par le Pape, et tous ses citoyens participaient à ce jeu.
On raconte que Dante se trouvait à nouveau à méditer sur le rocher habituel, lorsque le même concitoyen passa par là et lui demanda à brûle-pourpoint :
« Avec quoi? »
Et Dante :
« Avec du sel ! »
Achille Campanile